Quel plaisir et quelle chance de pouvoir tester des nouveautés Hifi ! Malgré la grave crise du Covid 19, c’est l’une des activités qui peuvent être menées sans souci, chez soi et en toute sécurité.  Qu’il s’agisse de tester un concept d’enceinte acoustique vieux de 60 ans, de considérer de plus près une toute nouvelle technologie et de voir si elle peut résister à l’épreuve du temps, ou d’évaluer ce qu’un nouveau modèle peut apporter par rapport à ce qui existe déjà sur le marché, c’est à chaque fois un voyage enthousiasmant et enrichissant. Cette fois, c’est au tour d’un “simple” amplificateur d’être mis sur la sellette : le modèle Audiolab 6000A… Il rayonne de simplicité, mais cette simplicité cache une étonnante complexité. Ce qu’un tel appareil peut offrir comme valeur ajoutée en plus de sa partie amplificatrice et comment Audiolab parvient à le positionner à un prix très abordable, sera l’objet de nos investigations passionnées.

Audiolab

Ce n’est pas mon premier rendez-vous avec la qualité Audiolab ; j’avais déjà eu l’occasion en 2013 d’écouter sur mon installation le M-DAC de la marque anglaise, qui m’avait laissé une excellente impression. Ce modèle avait d’ailleurs recueilli les réactions les plus enthousiastes partout dans le monde et est devenu quasi légendaire. Depuis lors, de l’eau a coulé sous le pont (et des notes dans mes oreilles), et Audiolab a continué son petit bonhomme de chemin. De nouveaux produits, intégrations et déclinaisons du concept M-DAC ont été progressivement développés et lancés. Mais toujours avec la même philosophie chère à Audiolab : offrir une expérience musicale de haute qualité aux amateurs pour un prix très acceptable. La gamme d’amplificateurs, de lecteurs CD, de DAC et même de casques a encore été élargie. En plus des 5 DAC et de la série 8000 qu’Audiolab a développés, la série 6000 a récemment été présentée. Une série composée du streamer / lecteur réseau 6000N Play, du lecteur CD 6000CDT et de l’amplificateur 6000A que nous avons reçu pour ce test. Le streamer et le lecteur CD sont actuellement proposés pour 499 euros et l’amplificateur pour 799 euros. Vous pouvez donc profiter d’un bel ensemble Audiolab 6000 pour moins de 1800 euros. De la qualité à ce prix-là, on en redemande !

‘Le nouvel Audiolab 6000A est bien plus qu’un simple amplificateur.’

Amplificateur Audiolab 6000A

Première impression: l’Audiolab 6000A, c’est du costaud avec ses 7,8kg ! Sous un beau boîtier en aluminium, se cachent une belle technologie et des fonctionnalités prometteuses. Je considère d’abord le cœur de l’appareil : l’étage d’amplification. Et là, bonne surprise ! Il s’agit d’un circuit en classe AB délivrant 50 vrais bons watts sous 8 ohms, ce qui est suffisant pour alimenter la plupart des enceintes sur le marché. C’est un excellent point pour Audiolab, qui a eu le courage d’opter pour cette “ancienne” technologie, peu valorisante sur papier avec son nombre limité de watts, alors que nombre d’autres marques font le choix de la classe D permettant d’atteindre des puissances beaucoup plus élevées pour un coût moindre. Je n’aime pas trop la classe D, car excepté dans le High End où des fabricants arrivent à lui donner une âme, cette classe  génère trop souvent une sonorité froide, comme découpée au laser et manquant de musicalité. Les 50W en classe AB d’Audiolab, quant à eux, ont une signature analogique, avec beaucoup de charme entourant chaque note. En somme, ce que recherchent les mélomanes.

‘L’étage d’amplification en classe AB bénéficie d’une puissante alimentation et contrôle sans problème les enceintes même les plus gourmandes.’

Outre les sorties vers les enceintes acoustiques, cet amplificateur vous offre une sortie casque totalement indépendante, alimentée par un amplificateur spécialement sélectionné pour que chaque type de casque puisse être contrôlé de manière qualitative. Revenons aux 50W de sortie. Tous les audiophiles connaissent l’importance de l’alimentation, et le même watt avec une alimentation surdimensionnée sonne tout à fait différemment qu’avec une alimentation standard et bon marché. L’Audiolab 6000A embarque un transformateur toroïdal de 200VA  suivi de 4 condensateurs de 15000 µF chacun (avec une capacité totale d’au moins 60000 µF!), permettant des pics de courant de 9 A sans aucun problème. Un énorme réservoir de puissance pour reproduire les tutti orchestraux et les attaques de basse les plus violents sans effet de tassement.

‘Nous jouons dans la cour des grands, et comparé à eux, l’Audiolab, malgré son tarif insolemment bas, n’a aucune raison de rougir…’

Vous ne jouez pas de la musique à partir d’une seule source. L’Audiolab 6000A offre ici une gamme très étendue de possibilités. La firme anglaise s’est depuis longtemps fortement engagée dans le domaine numérique, et en plus de 3 entrées analogiques, son nouvel amplificateur dispose de 4 entrées numériques (2 coaxiales et 2 optiques). Comme pour souligner son  savoir-faire en matière de DAC, la marque a prévu d’en intégrer un excellent dans l’appareil. Les convertisseurs DA ES9018K2M peuvent gérer une fréquence d’échantillonnage de 192 kHz sous 32-bit, mais là où ils excellent vraiment, c’est sur le plan musical avec une distorsion harmonique totale inférieure à 0,0006% (1 kHz à         0 dBFS) et un rapport signal/bruit de plus de 112 dB. Cette conversion presque parfaite peut encore être affinée par 3 filtres numériques: Fast Roll-off, Slow Roll-off, Minimum Phase.

À notre époque dominée par l’esprit du sans fil, il serait presque inconcevable de se passer de la connexion numérique via Bluetooth. L’Audiolab en est bien pourvu, avec codec aptX bien sûr, et c’est un jeu d’enfant que d’écouter Spotify via votre Smartphone. Il serait tout aussi inconcevable de se passer du son vinyle. Une entrée phono MM avec préampli RIAA composé de transistors à effet de champ accueille donc les veloutés signaux issus du microsillon de votre platine. Chez Audiolab, les deux mondes, numérique et analogique, sont traités sur un pied d’égalité. Avec le même bonheur. 

‘Le préampli phono et la connexion Bluetooth sont la cerise sur un savoureux gâteau.’

Audiolab fournit une bien pratique télécommande pour contrôler l’amplificateur. Vous pouvez également faire fonctionner le 6000A via les 3 boutons de commande en vous aidant de l’affichage monochrome bien lisible au milieu de la face avant. Enfin, je voudrais insister sur la finition et la qualité du boîtier en aluminium. Alors que nous devons en général nous contenter de tôle pliée dans cette gamme de prix, nous avons droit ici à de la fabrication de grande classe.

Audiolab 6000A: l’écoute

Voilà un étalage de qualités qui devrait augurer d’une écoute à la hauteur des attentes… En mettant au point la procédure du test, nous avons joué sur les deux tableaux : numérique et analogique. Pour la lecture numérique physique, le choix s’est porté sur le  lecteur CD Atoll DR200 Signature. Pour le numérique dématérialisé, c’est le Bluesound Node lisant en streaming les fichiers High Res fournis par le serveur de musique en ligne Qobuz qui a été retenu. L’analogique était défendu par une platine Technics SL1200G montée avec une cellule MM Acoustical Systemes Fideles. Un iPad se chargeait de transmettre à l’amplificateur des fichiers audio via Bluetooth. Tous éléments reconnus pour leurs qualités musicales et jouissant d’un excellent rapport qualité/prix pour rester homogène avec le tarif de l’Audiolab.

‘Nous ne pouvons passer à côté du design, beau et élégant, et du haut niveau de finition qui font de l’Audiolab 6000A un accroche-regard dans votre salon.’

Dès les premières notes, c’est clair: le son de l’Audiolab 6000A est typé analogique. Le circuit d’amplification en classe AB et l’alimentation généreuse forment le cœur et l’âme de cet amplificateur. Et c’est une réussite ! L’amplificateur délivre un son plein et chaud, avec beaucoup de finesse. L’alimentation fait admirablement son travail en permettant à toute la dynamique de s’exprimer. Nous voguons dans une classe supérieure que ne laisse pas présager le tarif plus qu’abordable. J’ose dire ici qu’à ma connaissance, le 6000A n’a pas d’égal sur le marché.

En plus de l’amplification en classe AB et de l’alimentation surdimensionnée, l’appareil bénéficie des années d’expérience d’Audiolab dans le domaine audio numérique. À la fois lors de la lecture de CD ou de musique en streaming, le 6000A excelle à garder la musique vivante. J’entends par là que certains DAC (généralement même dans une gamme de prix plus élevée) jouent trop « correctement », avec une reproduction très analytique pouvant mener parfois à de la froideur. Un peu comme un musicien qui maîtriserait parfaitement la technique de son instrument, mais jouerait mécaniquement, sans musicalité. Le 6000A, quant à lui, offre un bel équilibre entre le côté analytique nécessaire pour bien percevoir les détails, la dynamique qui donne vie au son, et une certaine douceur qui rend l’écoute agréable. Rapide, détaillé et musical à la fois. Après quelques expérimentations, j’ai choisi le réglage du filtre numérique qui me convenait le mieux : Slow Roll-off. Ce réglage est une subtilité bienvenue et rare dans cette gamme de prix.

‘L’Audiolab 6000A surpasse de loin ce qu’on pourrait en attendre.’

L’écoute en numérique ayant été plus que convaincante, restait à évaluer comment l’Audiolab traite la grande dame du son analogique, la platine vinyle. J’avoue que la classe du Technics SL1200G en combinaison avec la cellule MM AS Fideles se situe à un niveau complètement différent de celle de l’Audiolab 6000A. Mais l’image musicale que celui-ci propose avec une galette noire est tout simplement magnifique. Bien sûr, il existe de nombreux préamplis phono qui distillent une musicalité plus somptueuse et des détails plus fouillés, mais nous jouons alors dans la cour des grands, et comparé à eux, l’Audiolab, malgré son tarif insolemment bas, n’a aucune raison de rougir…

Enfin, j’ai testé la connexion Bluetooth. Pour moi, c’est une fonction sympa pour écouter des fichiers à partir d’un Smartphone par exemple, mais même si la réalisation de l’Audiolab est soignée, cela ne dépasse pas le niveau du gadget quand on considère la qualité inférieure par rapport aux connexions filaires ou au streaming en qualité CD et studio. Cela me fait penser au son radio DAB+ comparé au bon vieux son FM : pratique, propre, mais sans âme. Cela dit, la connexion est rapide et efficace.

Conclusion

Le nouvel Audiolab 6000A est bien plus qu’un simple amplificateur. Derrière son apparence trompeuse de simplicité se cache une large palette de possibilités. L’étage d’amplification en classe AB bénéficie d’une puissante alimentation et contrôle sans problème les enceintes même les plus gourmandes. À côté du nombre généreux d’entrées tant numériques qu’analogiques, le préampli phono et la connexion Bluetooth sont la cerise sur un savoureux gâteau.

Nous ne pouvons pas passer à côté du design, beau et élégant, et du haut niveau de finition qui font de l’Audiolab 6000A un accroche-regard dans votre système musical. 

Étant donné son prix de 799 €, ses nombreuses possibilités et ses excellentes prestations musicales, l’Audiolab 6000A  surpasse de loin ce qu’on pourrait en attendre, et je dois avouer que cela me rend plus qu’enthousiaste.

Audiolab 6000A

799
9.3

Prestations

9.0/10

FONCTIONNALITÉS

9.5/10

Rapport prix/qualité

10.0/10

Qualité de fabrication

9.0/10

Design

9.0/10

Pour

  • Qualité exceptionnelle par rapport au prix demandé
  • Possibilités de connexions étendues
  • DAC de qualité
  • Préampli phono détaillé et musical
  • Finition et fabrication de haut niveau
Points de vente de la marque audiolab