Cambridge Audio a été fondée en 1968 à… Cambridge, en Angleterre, dans le but de donner pleine vie au fameux “British Sound”. En 1994, la marque est devenue membre d’Audio Partnership, aux côtés entre autres de Mordaunt-Short. Le regroupement de marques ayant plus ou moins le même public cible est un fait depuis quelques années. Ce genre d’association, où chaque partenaire garde son identité propre, permet une synergie créatrice et dynamique, notamment par l’échange de technologies entre les différents départements R&D. La popularité de Cambridge Audio s’est accrue en 1995 avec le lancement du  premier DacMagic, un DAC musical et performant se distinguant par son design minimaliste et son prix qui l’était tout autant.  La célèbre série Azur a été créée en 2003, rencontrant un succès jamais démenti depuis auprès des mélomanes particulièrement exigeants. Le fait d’armes (pacifique !) le plus récent est la présentation de la série EVO, dont nous avons déjà eu l’occasion de vous parler.

Technologie et installation

Le DacMagic 200M succède au DacMagic Plus lancé en 2011. Celui-ci était tellement bon qu’une mise à niveau n’était pas vraiment nécessaire (j’avoue que j’en possède deux moi-même, 1 utilisé comme DAC/ampli casque derrière un studio de musique contrôlé par ordinateur et 1 comme préampli et pour les tests).

Cambridge Audio DacMagic 200M banc d'essai

Mais voilà : on ne peut rester indéfiniment sur des acquits, autrement le développement technologique qui, lui, n’attend pas, vous rattrape et vous dépasse… Voici donc le DacMagic 200M. De forme compacte, il est environ deux fois moins large et deux fois moins profond qu’un composant Hifi standard. Au sujet de sa façade en aluminium et de son boîtier entièrement métallique, pour l’instant uniquement en gris foncé, il n’y a rien à redire. C’est de la bonne fabrication industrielle. Il est également polyvalent. Outre bien sûr la fonction de DAC, il peut être utilisé comme amplificateur de casque grâce à la connexion jack 6,3 mm et comme préamplificateur à part entière avec, bien sûr, un contrôle du volume. Cambridge Audio y fait référence dans le manuel téléchargeable en tant que « mode fixe ou mode variable » (‘Fixed versus Variable Mode’). À propos du manuel, il faut signaler qu’il n’est toujours pas en néerlandais, ce qui est dommage pour le marché Benelux où pourtant la marque est bien implantée. Par contre, je remarque que le russe (du moins pour le moment !) est toujours proposé. Le bouton de volume semble aussi être en métal, contrairement à celui de son prédécesseur, mais il reste un peu raide. Un peu plus d’onctuosité, ou un réglage par crans, seraient bienvenus. En façade on retrouve le bouton marche/arrêt, le sélecteur d’entrée et la sélection du filtre numérique. Des LED complètent la face avant avec des indications pour la source, le filtre, le taux d’échantillonnage du matériau source, jusqu’à un fantastique et quelque peu inutile 768 kHz et 512x DSD et enfin aussi un témoin pour le MQA.

Cambridge Audio DacMagic 200M banc d'essaiÀ l’arrière, une sortie analogique symétrique et une asymétrique, 2 entrées numériques optiques Toslink et 2 coaxiales RCA et un port USB isolé de la terre pour la connexion à un ordinateur. Une antenne Bluetooth standard complète la face arrière. Une alimentation externe 12V/2A est incluse. Seule une entrée USB pour disque externe ou clé USB n’est plus fournie par rapport au modèle précédent.

Les principales différences avec son prédécesseur sont la prise en charge du Bluetooth et du MQA. Bluetooth parce que maintenant tout le monde a un Smartphone avec une connexion Bluetooth de haute qualité. Des services de streaming de toutes sortes sont disponibles et peuvent désormais être traités par le DacMagic.

Cambridge Audio DacMagic 200M banc d'essaiQuant au MQA ou Master Quality Authenticated, on ne peut plus aujourd’hui concevoir un convertisseur un peu sérieux sans sa prise en charge. Le MQA est un moyen d’encodage permettant d’inclure les informations sonores des fréquences supérieures à la qualité CD dans le fichier son. La musique dans cet encodage peut donc être lue par tous les appareils, mais seuls les appareils sous licence MQA extraient ces informations supplémentaires et les envoient vers leurs sorties analogiques. La compression est également très forte et le fichier reste beaucoup plus petit qu’avec WAV ou FLAC avec le même taux d’échantillonnage. TIDAL prend notamment en charge ce codage si vous choisissez la formule d’abonnement la plus élevée.

Le cœur du décodage est la puce DAC ESS ES9028Q2M, une par canal, détrônant ainsi la puce Wolfson utilisée dans le modèle précédent.

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En pratique

Je n’ai eu aucune peine à effectuer les branchements. Il faut dire que je suis assez familier de ce type de matériel. Mais que les Nuls-en-DAC se rassurent : avec le DacMagic, les connexions sont très simples et suivent une logique intuitive.

Cambridge Audio DacMagic 200M banc d'essai

Il n’y a qu’avec l’ordinateur qu’il faut un peu plus se creuser la tête. Mais rien d’abominablement trop technique. Lors du branchement, vous acceptez la demande d’installation d’un pilote spécifique qui apparaît sur votre écran. Ensuite, pas de problème, car l’installation se fait de manière entièrement automatique, déjà sous Windows 10. Ouvrez TIDAL sur le PC et commencez à diffuser. Bien sûr, je ne peux pas m’empêcher d’ouvrir tout de suite un morceau marqué du sigle MQA. Les premières notes de “My Future” de Billie Eilish commencent en qualité CD. Vous devez en effet activer explicitement MQA dans TIDAL. Après avoir redémarré l’application et la chanson, Billie a soudainement beaucoup plus d’air autour de lui et la scène semble avoir doublé de largeur. Honnêtement, je ne m’attendais pas à autant de différence. Les écoutes suivantes montrent clairement que ce n’est pas seulement MQA qui rend ce DAC si bon. Même avec une qualité CD standard, il y a une certaine différence avec la génération précédente de DAC. Delvis’ Brother n’est pas disponible en MQA mais gagne néanmoins en spatialité. Delvis est un artiste intéressant qui n’a jamais vraiment percé auprès d’un public plus large mais qui le mérite certainement à mes oreilles.

Pour vous faire découvrir le nouveau DacMagic 200M de Cambridge Audio sous toutes ses coutures, nous vous avons préparé cette petite vidéo :

Cambridge Audio DacMagic 200M banc d'essaiLa lecture de fichiers à taux d’échantillonnage élevé s’avère également sans problème, mais vous devez utiliser le mode exclusif du pilote Windows. Par rapport à la version CD, Amy Winehouse en 24 bits/96 kHz n’en est que meilleur. Et j’avoue l’avoir écouté deux fois, tant j’y ai pris du plaisir.

Passons au test de ce au sujet de quoi beaucoup de mélomanes se posent des questions : la différence d’écoute entre les filtres numériques. Que celui ou celle qui entend bien les différences vienne me le dire bien en face, que je suis devenu complètement sourd ! Avec un très bon casque, un Sennheiser 800S, je remarque une petite différence çà et là dans les morceaux principalement électroniques, mais ce n’est jamais flagrant et le plus frustrant pour un testeur, c’est que les différences ont l’air de se moquer de vous en changeant lorsqu’on refait le test ! On en viendrait presque à penser qu’on est victime d’un effet Placebo. En tout cas, avec des enceintes, pourtant pas les premières venues, rien, zéro, nada, niks, schnoll. OK, OK, mes oreilles ressemblent à des vieux choux-fleurs DLD (date limite dépassée) ? Je vous laisse alors décider vous-même s’il y a différence audible ou pas.

Plus directement intéressant : la qualité Bluetooth. L’activation est hyper simple. (N’oubliez pas d’attacher la petite antenne livrée dans l’emballage!) La qualité via Bluetooth a fortement évolué ces dernières années et “on y arrive presque”. Même si je n’ai pas pu profiter du MQA en Bluetooth, le transfert de fichiers en qualité CD s’est fait sans perte significative.

Conclusion

Cambridge Audio renouvelle son best-seller DacMagic en lui ajoutant MQA et Bluetooth tout en mettant à jour la puce DAC utilisée. Le Plus était déjà très bon ; le nouveau 200M est LE Dac à avoir chez soi, surtout si l’on regarde son prix. La qualité sonore finale est-elle meilleure que celle du Plus ? Difficile de s’avancer, même si on peut « avoir l’impression » qu’il est meilleur, notamment sur des morceaux où l’atmosphère tient une grande  place. Est-ce justifié dès lors, pour qui possède déjà un DacMagic Plus, de passer au 200M ? Pour la différence sonore, pas vraiment, mais les fonctions supplémentaires comme le Bluetooth et MQA pourraient s’avérer décisives. En tout cas, si vous ne possédez pas de Dac, ou si le vôtre est trop basique ou complètement dépassé, n’hésitez pas : le DacMagic 200M est le choix le plus judicieux du moment.

Cambridge Audio DacMagic 200M

9

PRESTATIONS

9.5/10

FONCTIONNALITÉ

9.0/10

PRIX/QUALITÉ

10.0/10

QUALITÉ DE FABRICATION

8.5/10

DESIGN

8.0/10

Pour

  • Prise en charge du MQA
  • Rapport qualité/prix fantastique
  • Multifonctionnel : DAC et ampli casque

Contre

  • Bouton de volume peu précis et faisant « cheap »
  • Pas de télécommande
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