Pourquoi une marque prestigieuse comme Bang & Olufsen s’aventure-t-elle dans le segment du marché encombré des enceintes Bluetooth, où l’on trouve vraiment tout et n’importe quoi ?  C’est la question qui m’est venue à l’esprit lorsqu’on m’a demandé d’écrire un article sur l’enceinte Bluetooth portable  Beosound A1, lancée par la firme danoise en 2016. B&O était partie alors de l’analyse des nouvelles habitudes d’écoute des mélomanes. Aujourd’hui, les gens abordent la musique différemment : ils recherchent la simplicité, la flexibilité et plus que jamais la mobilité. Les enceintes connectées portables sont une réponse à cette demande et beaucoup se révèlent très proches des produits fashion, au point d’être considérées comme de véritables produits liés à la mode vestimentaire. Mais parmi les utilisateurs de musique baladeuse, il n’y a pas que des fashionistas ; il ya aussi des mélomanes exigeants. Et parmi ces derniers, beaucoup apprécient les productions domestiques de B&O caractérisées par un son haut de gamme sous un design particulièrement élégant et exclusif. Ils  veulent une enceinte qui offre un paysage sonore riche et profond, associé à une mobilité sans faille et à un design hors du commun. Avec le lancement de la Beosound A1, Bang & Olufsen entend repousser les limites de la catégorie des enceintes ultra-portables, en conférant à celles-ci toutes les qualités qui ont rendu légendaire la marque depuis sa création en 1925.

C’est en fait sous l’appellation BeoPlay A1 que l’enceinte portable de B&O a été introduite en 2016. La deuxième génération est sortie en 2020 avec un changement de nom pour devenir Beosound A1. Passer du concept Play/Jeu au concept Sound/Son pour la nommer laisserait entendre que l’enceinte bénéficie d’une amélioration de la conception, du fonctionnement et de la connectivité pour ainsi passer d’un mode ludique à un mode audiophile plus sérieux. En toute honnêteté, je dois dire que je n’ai jamais eu en main la Beoplay A1, et donc que je ne peux juger de la différence entre ancienne et nouvelle version.

Première impression : le design

Le design est une caractéristique frappante de tous les produits Bang & Olufsen. Je ne suis pas systématiquement et aveuglément fan de tous les modèles d’enceintes que B&O propose. La marque danoise fait bien sûr appel à des designers de renom, mais le côté hors normes de sa production laisse une grande place à l’appréciation subjective. Trêve de bla-bla. Dans ce cas, Le Beosound A1 m’a tout de suite séduit. Sa forme sans fioritures, arrondie, élégante et dotée d’une chic lanière en cuir pour pouvoir le tenir en main ou l’accrocher partout, c’est pour moi le choix le plus logique pour un objet destiné à être emporté. La qualité des matériaux utilisés m’a paru d’une grande évidence. 

Le fond est doté d’une coque en plastique souple qui ne glisse pas sur les surfaces lisses. La partie supérieure est protégée par une grille ronde en aluminium. Dans un souci d'”ultra-portabilité”, Bang & Olufsen a rendu ce modèle étanche à la poussière et à l’eau (selon la classification IP67) afin qu’il puisse passer de la table de conférence à la douche ou au jardin. L’enceinte est disponible en 5 couleurs. Le câble USB-C inclus ainsi que le haut et le bas de l’enceinte sont exactement de la même couleur.

Faites-vous votre propre idée sur le design et les possibilités de l’enceinte Bang & Olufsen Beosound A1 en visionnant notre petite présentation vidéo :

Les touches de commande sont situées sur le côté où est fixée la boucle en cuir. Le port USB-C est situé de l’autre côté de cette boucle, qui est également le seul port. Il n’y a plus d’entrée audio de 3,5 mm comme sur la version initiale de cette enceinte. Une charge complète prend presque 3 heures. Une LED située à côté du port USB-C passe du rouge au vert lorsque l’enceinte est chargée à 100 %. Une fois chargé, l’autonomie atteint 18 heures en jouant à « volume normal ». Il est à signaler que la capacité de la batterie du Beosound A1 a augmenté de 350 % par rapport à celle du BeoPlay A1.

Les touches de commande ne sont pas faciles à trouver, et ne sont pas éclairées dans l’obscurité. Les personnes ayant une mauvaise vue pourraient rencontrer des problèmes lors de la manipulation. Bang & Olufsen a regroupé les touches sur la circonférence de l’enceinte. À droite de la boucle, vous trouverez les boutons de lecture, de pause et de volume. Sur la gauche, vous trouverez les boutons marche, arrêt, Bluetooth et microphone.

Une seule touche peut accéder à des fonctions différentes selon le nombre de fois que vous la tapotez.  Pour passer à la chanson suivante, par exemple, il faut appuyer deux fois sur le bouton lecture/pause. Pour revenir au début d’une chanson ou à la chanson précédente, appuyez 3 fois. J’ai trouvé cela par hasard, de manière intuitive, sans devoir consulter le manuel.

Le design est OK. Et le son ?

Quant à la reproduction du son, sur le marché, pour cette taille d’enceinte portable, il faudra se lever tôt pour trouver un modèle aussi bon. Toutes les critiques que j’ai lues et les vidéos de test que j’ai regardées le confirment.

Par curiosité, j’ai comparé le Beosound A1 avec le JBL Clip 4. On pourrait dire que c’est comparer des pommes et des poires, mais les deux ont en partie le même public. Le Beosound A1 est 4x plus cher que le JBL Clip 4. Et —heureusement pour Bang & Olufsen— il y a une nette différence dans la façon dont la musique est reproduite. Sur toute la gamme de fréquences, vous obtenez un son de meilleure qualité, plus détaillé, et vous pouvez distinguer plus clairement les effets sonores (tels que la réverbération, l’écho, …) dans la musique.

B&O a recherché et obtenu un “paysage sonore riche et profond” pour distinguer son Beosound A1. Que j’aie posé l’enceinte sur un meuble, sur le coin d’une table à la terrasse ou que je l’ai accrochée à une patère au mur, à chaque fois cela m’a donné l’idée de l’utiliser en arrière-plan pour remplir la pièce d’un son surround. C’est dire que le rendu de la spatialité est bien présent.

Le Beosound A1 ne peut être connecté que par Bluetooth à une ou deux sources sonores. La connexion Bluetooth est telle que vous pouvez vous déplacer dans la maison avec un téléphone portable sans perdre la connexion. Vous pouvez aussi associer 2 enceintes Beosound A1 pour obtenir un son stéréo. Cela n’est néanmoins pas possible avec l’ancien BeoPlay A1 ou avec toute autre enceinte.

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En conclusion, faut-il craquer ?

Les fans de Bang & Olufsen pourraient être conquis par, évidemment, le design Bang & Olufsen, mais aussi par un bon son. L’acheteur potentiel hésitant aura besoin de plus d’arguments pour mettre 250 euros sur la table. Ces arguments pourraient consister en les conférences téléphoniques, l’assistant vocal intégré Amazon Alexa et le contrôle à distance via l’application B&O sur votre appareil mobile (Android et iOS), ce qui fait du Beosound A1 une enceinte vraiment multifonctionnelle et polyvalente, chez soi, au bureau et en balade. 

Pour Alexa, vous avez besoin d’Internet et, comme le Beosound A1 2nd gen n’est pas équipé du Wifi, vous devrez utiliser votre appareil mobile connecté. Vous aurez besoin de l’application Bang & Olufsen et de l’application Alexa. Comme Alexa n’apporte à mon avis aucune valeur ajoutée à la qualité intrinsèque de l’enceinte, je ne l’ai pas essayée.

Le Covid-19 (je n’arrive toujours pas à dire « la » Covid) nous oblige à faire preuve de créativité en matière de télétravail en ligne, par exemple en organisant une conférence téléphonique (appelée « conf’call » dans les milieux initiés…) pour tenir une réunion. La forme compacte du Beosound A1 permet de gérer facilement et avec qualité la partie son de la conférence et même de « téléconférencer » en déplacement, ce qui est très intéressant lorsque vous promenez le chien pendant que vous êtes en ligne avec votre patron. L’avantage d’une enceinte haut de gamme, dans ce cas, est évident : la reproduction de la voix est, tout comme celle de la musique, très claire et détaillée. Il en va de même pour l’enregistrement de votre voix. Pendant une conversation téléphonique, je pouvais me déplacer dans la pièce où je me trouvais et même lorsque j’étais à plus de 5 mètres du Beosound A1, mon interlocuteur n’a pas remarqué de différence.

Pouvoir utiliser l’enceinte en étant à une certaine distance d’elle est très pratique, car, et c’est peut-être aussi votre cas, j’ai l’habitude de marcher de long en large lorsque je téléphone. Le son ne se coupe pas grâce à la version Bluetooth 5.1 assurant une connexion stable sur de longues distances, ce qui facilite la bougeotte. L’application vous permet de régler le son, de passer un appel sur le haut-parleur, de couper le microphone, de coupler un deuxième Beosound A1 et de télécharger et installer le dernier firmware de l’enceinte.

Tout cela justifie-t-il le coût de 250 euros ? C’est une chose que chacun appréciera, en fonction de ses affinités qui lui font donner beaucoup ou peu d’importance au caractère exclusif d’une marque visant le design absolu pour habiller un son de grande qualité. De toute façon, hors design, les prestations sont remarquables et il y a peu de réelle concurrence à ce niveau de qualité. On trouve quelques produits du même tonneau, mais il faut bien chercher, la majorité du marché étant plutôt envahie par du n’importe quoi made in on ne sait pas où. Si on devait trouver un argument pour égratigner un peu la fierté du fabricant, ce serait dans la non compatibilité avec d’autres enceintes pour un appairage en stéréo. Pour le reste, rien à redire.

Le Beosound A1 présente à mon avis deux avantages majeurs qui le démarquent de la concurrence : d’une part, son design élégant et affirmé, et d’autre part, la possibilité de tenir des conférences téléphoniques claires dans divers endroits (à l’intérieur comme à l’extérieur). Un manager hype et surtout malin peut l’utiliser pour impressionner ses clients qui ne manqueront pas de l’interroger au sujet de ce bel objet en oubliant de discuter des termes du contrat qu’ils sont venus négocier… !