Sony SRS-NS7: banc d’essai enceinte tour de cou

Comment une marque peut-elle encore arriver à innover dans un domaine sursaturé, bourré, boursouflé, débordant de partout comme celui des écouteurs et casques in-, on- et over-ears ? Eh bien, en proposant des écouteurs qui n’en sont pas… ou en tout cas pas comme les autres. Imaginez une sorte d’écharpe qui ferait de la musique, qui reposerait sur vos épaules, sans venir (parfois désagréablement) échauffer vos oreilles. Ça n’existe pas ? Si, Sony l’a fait. Ça fonctionne en Bluetooth, comme la majorité des écouteurs actuels. Ça ne ressemble pas à des écouteurs actuels. Ça s’appelle joliment “enceinte tour de cou” et porte le doux nom de SRS-NS7. 

C’est vrai qu’ils auraient pu lui trouver un nom un peu plus sexy, les gars de chez Sony. D’autant plus que des enceintes tour de cou, quand on surfe sur Google, y’en a pas beaucoup-beaucoup. C’était pourtant l’occasion de faire un beau cou, pardon : coup, de marketing avec un objet insolite et encore rare. De quoi devenir la locomotive d’un nouveau train qui se met en marche. Car n’en doutons pas : si le truc se met à avoir son succès, tous les autres le prendront en marche, le train, qui très vite sera rempli à ras bord.

J’ai déjà pu passer en revue de nombreux produits Sony très bien faits et apportant une expérience d’écoute agréable. Mais honnêtement, il y en a très peu qui m’ont vraiment bluffé. Sony, c’est quand même pas n’importe qui. On s’attend toujours à de l’innovation de sa part. C’est d’ailleurs ça, le drame des grandes marques : devoir toujours faire mieux que mieux et plus nouveau que nouveau. C’est beaucoup demander : on ne peut pas réaliser une grosse révolution technologique toutes les cinq minutes. Mais cette fois, ça y est : en sortant le Sony SRS-NS7 de sa boîte, mon air blasé a complètement disparu, laissant place à un Wow qui présageait un banc d’essai passionnant.

C’est vraiment autre chose

C’est le moins que l’on puisse en dire. La conception de l’enceinte tour de cou est très spéciale. Vous posez simplement le Sony SRS-NS7 autour de votre cou. C’est tout. Cela ressemble à un « U » arrondi, dont les deux branches légèrement arquées reposent sur vos épaules. Les transducteurs y sont installés, et la partie électronique… mais nous reviendrons plus tard sur comment ça marche.

Votre cinéma portable privé. C’est un peu ainsi que Sony commence la description de son SRS-NS7. Il est compatible Dolby Atmos, avec une simulation de son spatial à 360°. Mais seulement pour vous. Pas pour les autres. Après tout c’est vous qui l’avez payé, non ? Pour le côté « portable », je suis quand même un peu sceptique. Il est vrai que je n’aime pas trop regarder un blockbuster sur le minuscule écran de mon Smartphone. Et accrocher un TV 55 pouces sur le guidon de mon vélo, je vois pas trop comment… 

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‘Under the hood’

Sony insiste donc sur le Dolby Atmos pour mettre en avant les qualités du SRS-NS7. C’est évidemment parfait pour une expérience de divertissement immersive. Selon le fabricant, cette enceinte tour de cou sans fil offre un son de cinéma personnel qui vous entoure d’une ambiance sonore probante. En somme : une nouvelle façon d’écouter, idéale pour qui ne supporte pas un casque sur la tête. Est-ce que je vais être conquis ?

Laissons de côté un instant les mots pour nous attarder sur les images :

‘Under the hood’, 2 éléments sont centraux : le haut-parleur X-Balanced et le radiateur passif. Le X-Balanced Speaker Unit est un transducteur particulièrement soigné pour bien reproduire les voix —donc les dialogues d’un film. Les concepteurs ont réussi à développer un transducteur le plus grand possible tout en le logeant dans un boîtier compact. Cela crée une pression acoustique accrue pour une musique et des voix claires, avec le moins de distorsion et de saturation possible. Les transducteurs sont dirigés vers le haut (bien sûr ! pas vers le bas voyons ! vos épaules ne sont pas des oreilles !) avec une directivité très marquée vers vos oreilles, de manière à ce que vous perceviez bien le son sans trop déranger les autres. Bose a utilisé une méthode similaire pour ses Frames (lunettes de soleil musicales), une autre manière originale de faire des écouteurs qui n’en sont pas tout en en étant…

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Le radiateur passif se charge d’approfondir les basses. Sony en promet de belles. Vraiment ? Attendons le test d’écoute.

Le SRS-NS7: on oserait, au travail et dans le métro ?

On remarque vite, en portant cette enceinte tour de cou, que les gens vous regardent d’une drôle de façon… Cela démontre en tout cas que ce concept est encore loin d’être populaire. Personnellement, je n’ai encore vu personne en porter, et pourtant je suis souvent dans des lieux sociaux comme une gare, une rue fréquentée, les transports en commun,… Les enceintes Frames de Bose sont un peu plus passe-partout, puisqu’elles ressemblent à des lunettes, un peu grosses, mais à des lunettes quand même. Mais une enceinte tour de cou, ça ressemble à quoi ? Je dois donc faire un aveu : j’ai fortement hésité à porter le SRS-NS7 dans des endroits trop publics. Honte sur moi et sur mon rôle de testeur ! Est-ce que Sony veillera à ce que les enceintes tour de cou deviennent tendance en 2022 ? Cela reste à voir. Ce qui est certain, c’est qu’on peut faire confiance à la grosse artillerie déployée par le service marketing de la marque pour que cela le devienne.

Bon, on s’égare. Revenons au SRS-NS7. Il n’y a rien à redire en termes de conception. Outre le fait que cette enceinte tour de cou n’a pas exactement une forme que l’on est habitué à voir tous les jours, elle est quand même assez impressionnante et, osons le mot, élégante. Une belle finition grise se démarque des couleurs traditionnelles telles que le noir ou le blanc dans lesquelles la plupart des produits Bluetooth portables sont disponibles. Le gris est aussi intemporel. Il ne fatigue pas comme une couleur momentanément à la mode.

Si le Sony SRS-NS7 devait s’imposer comme alternative à un casque « normal », ce serait surtout par son confort de port. En tout cas dans des circonstances pas trop chahutées, comme lorsque vous êtes installé confortablement dans votre canapé ou sur une banquette de train. Ce n’est en effet pas à première vue le compagnon idéal du sportif turbulent. Et puisque c’est une enceinte Dolby Atmos, elle doit être conçue pour être supportée durant des heures pour profiter d’un marathon-séries 4K Netflix. Cela vaut également pour les mélomanes, même si une enceinte tour de cou, ce n’est pas de la Hifi. Si vous préférez travailler devant votre écran tout en écoutant de la musique, il ne faudrait pas qu’au bout d’un moment vous ressentiez des démangeaisons et de la fatigue. La bulle que vous créez, avec vous et la musique au centre, risquerait d’éclater !

Ma première expérience avec le Sony SRS-NS7 a été emprunte d’une certaine crainte. Vous devez savoir que je peux vraiment me perdre dans un film d’action palpitant. Mais alors tout doit être au top, sinon « ça ne le fait pas ». Au début, la sensation était très étrange. Avoir une enceinte sous la forme d’une sorte d’écharpe un peu rigide autour du cou vous déconnecte du film. Au début, vous focalisez sur cette chose inhabituelle  (tiendra ? tiendra pas ?), mais après un certain temps, vous ne la sentez plus.

Un peu rigide ? Pas vraiment, car Sony a pensé à tout. L’arrière de l’objet est souple et fini dans une matière très agréable au toucher. C’est elle qui viendra caresser votre nuque. Cette matière n’est pas nécessairement noble, ce n’est ni du cuir d’agneau ni du tissu Kvadrat, mais ce n’est pas cela qu’on lui demande. Peut-être aurait-elle gagné à l’être, mais alors du seul point de vue marketing. En usage quotidien, elle est très bien comme elle est.

Ce gadget futuriste dont vous ne rêviez pas mais que Sony a fait pèse environ 318 grammes. Juste assez pour que le SRS-NS7 reste bien en place lorsque vous êtes assis, mais pas trop pour peser sur vos épaules. Parce que le poids est principalement situé dans les branches du « U », le SRS-NS7 a tendance à vouloir tomber si vous vous penchez en avant, même légèrement. C’est la tâche de la bande flexible arrière de le retenir. Ce n’est pas tellement un problème dans le canapé, mais bien quand vous marchez. Il est important de signaler que ce modèle est très spacieux. Vous n’aurez jamais une sensation d’étouffement parce que votre cou est serré dans cette espèce de  faux col musical.

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La flexibilité prime

Vous pouvez utiliser ce produit de plusieurs manières, y compris sur la route, mais en marchant d’un pas lent et mesuré (inspiré, si vous préférez). Connectez-le simplement à votre appareil intelligent via Bluetooth et vous êtes prêt à profiter de la musique avec une autonomie jusqu’à 12 heures. En tout cas si vous parvenez à soutenir pendant 12 heures les regards des terriens posés sur vos allures d’extra-terrestre. Je parle d’expérience (oui, je me suis quand même un jour décidé à me montrer dehors…).

Mais, ce pour quoi cette enceinte est vraiment conçue, c’est l’usage domestique. Elle est l’idéal pour profiter d’un film sans déranger les autres au sein de la famille ou d’une colocation. Il faut regarder la Sony SRS-NS7 comme un produit de niche. Je ne pense pas qu’elle va remplacer le casque, mais elle peut rendre de bons services dans des cas particuliers.

Une enceinte pour la TV ?

Oui, mais idéalement (on s’en doutait…) avec un téléviseur Sony. L’émetteur WLA-NS7 inclus doit être couplé avec un téléviseur Sony BRAVIA XR compatible. Cet émetteur est ensuite connecté à la SRS-NS7 via Bluetooth. Petite astuce : sur le website de Sony,  vous trouverez une sorte de manuel en ligne expliquant comment cette connexion doit se faire. En fait, c’est très simple.

Après une connexion sans faille, on peut enfin passer au test d’écoute. On remarque immédiatement une très belle restitution sonore. Brillante. Très claire. Une émission de cuisine tourne principalement autour des voix auxquelles se joignent les bruits du fouet dans le poêlon, la minuterie du four qui sonne, etc. Des tons médiums et aigus typiques, qui doivent bien se différencier quand tout le monde parle en même temps dans l’émission. Puis, le test plus sévère du film. Pour savoir ce que cette enceinte tour de cou a dans le ventre, j’ai choisi des extraits codés en Dolby Atmos. Je me suis bien amusé avec un disque Blu-ray de démo Dolby Atmos. L’effet Wow est là : quelle puissance ! On ne s’y attend peut-être pas, mais cette enceinte un peu spéciale parvient tout de même à faire ressortir une belle image sonore. Effets compris.

Mais… il y a un mais. Pour les médiums-aigus, tout se passe bien. Pour les basses par contre, ça coince. Où sont-elles passées ? On sent bien que les radiateurs passifs essaient de les capturer pour les faire rejaillir, mais n’y arrivent pas. Au lieu d’un braoum bien ventru, on a droit à un poc ténu. Ce son cinématographique immersif dont Sony parle dans sa publicité ? Oui, c’est assez captivant. Mais n’attendez pas qu’il vous prenne au ventre. Au point que je me suis demandé si les radiateurs passifs n’étaient pas là que pour faire joli…

Est-ce que cela pourrait porter atteinte au plaisir ? Je le pense. Peu importe la teneur de ce que vous écoutez et/ou regardez, les créateurs essaient toujours de faire passer un certain message. Ils veulent raconter une certaine histoire. Ce message est transmis par un mélange précis d’image et de son qu’ils ont choisi pour cela. Et si quelque chose manque quelque part lorsque vous regardez le résultat final, ou si quelque chose ne prend pas tout son sens, le résultat est que le spectateur n’est pas immergé dans cette expérience. C’est d’ailleurs pour cela que la haute-fidélité l’est, haute et fidèle : pour faire ressentir parfaitement le message de l’artiste. Malheureusement, l’enceinte SRS-NS7 m’a déçu sur ce point. C’est dommage, car j’apprécie cette nouvelle manière intime d’écouter la télé. Allons, Sony, finissez votre travail et donnez à votre SRS-NS7 les basses qu’elle mérite !

Il faut dire qu’à force de fréquenter l’équipe d’Audiovidéo2day, mes oreilles deviennent un peu plus exigeantes. Mes parents, par exemple, sont légèrement moins critiques. Ils ont vraiment apprécié ce concept d’enceinte tour de cou. Ils étaient d’accord avec moi sur le manque de basses, mais pour eux ce n’était pas vraiment un problème. C’est comme si cette restitution sonore était faite pour eux. Peut-être alors pourrais-je en déduire  que j’ai mis la barre un peu haut… et que je n’ai pas assez tenu compte de la catégorie de produit et de la gamme de prix dans lesquels se situe la SRS-NS7 de Sony. Si c’est cela, que Sony veuille bien m’excuser.  

Sony SRS-NS7: un produit hype ?

Vous aurez compris que la Sony SRS-NS7 n’est pas faite pour moi et moi pas pour elle. Cela ne veut pas dire qu’elle ne plaira pas à d’autres. Avec la SRS-NS7, vous avez un objet encore actuellement exclusif qui se démarque par son design et son ingéniosité. Les possibilités de connexion sont étendues et correspondent bien au mode de vie « sans fil » actuel. Cela, il le fait très bien. Mais si, comme moi, vous voulez vivre vos films préférés de manière très intense avec une reproduction sonore de haute qualité dans laquelle les  graves, médiums et aigus atteignent un équilibre parfait, alors l’enceinte  SRS-NS7 ne sera pas votre meilleur amie. Dans ce cas, vous allez préférer une barre de son décente ou, mieux, une installation home cinéma complète à éléments séparés.

Êtes-vous satisfait avec des médiums et des aigus cristallins, complétés par une petite tentative d’ajout de basses ? Alors l’enceinte Sony SRS-NS7 est un accessoire musical amusant que vous pouvez intégrer à votre style de vie. Elle ne pourra jamais remplacer un système de divertissement complet pour votre téléviseur, mais elle prendra certainement tout son sens dans des situations où vous ne voulez pas déranger les autres personnes dans votre environnement. Par exemple, si vous souhaitez profiter d’une expérience Dolby Atmos en pleine nuit, sans réveiller votre partenaire. Design extra terrestre et prix abordable inclus.