Le 20 août 2024, Bluesound lançait son tout nouveau lecteur réseau, le Bluesound NODE Nano (N030). Si les gens de Bluesound avaient une âme guidée par du marketing pur et dur, ils auraient attendu les fêtes de fin d’année pour profiter de la boulimie acheteuse des consommateurs. Mais non, ils aiment par-dessus tout la belle musique et veulent en faire profiter les mélomanes dès que possible…
Cette sortie est (par hasard) survenue à un moment où son farouche et populaire concurrent, Sonos, s’était un peu emmêlé les pinceaux lors de la mise à jour de son logiciel.
Quoi qu’il en soit, Bluesound n’a désormais plus besoin du malheur des autres pour faire le bonheur de ses clients, toujours plus nombreux, tant la marque sœur de NAD a réussi à être à la hauteur de sa réputation de système de streaming multi-pièces en qualité haute résolution parmi les plus stables du marché.

Le Bluesound Node Nano est le membre le plus petit et le plus abordable de la gamme d’appareils audio réseau de Bluesound. Il n’est donc pas surprenant que ce ne soit pas le produit le plus complet de la gamme Bluesound. Cela ne signifie pas pour autant qu’il est moins performant, bien au contraire. Et c’est là qu’il étonne, car pour un tarif d’appareil lambda sans âme, il nous offre une belle leçon de musicalité qui approche même le sublime. C’est sans trop y croire que j’ai d’abord distraitement écouté ce nouveau bébé. Distraitement? Il n’aura fallu qu’une minute ou deux pour me convaincre qu’il y avait là «quelque chose» et ma décision fut prise : j’allais en faire un banc d’essai approfondi…

Outre ce Nano, Bluesound en a profité pour décliner son fameux modèle NODE en deux autres modèles plus élevés dans la gamme : le NODE (N132) / Performance Music Streamer et le NODE ICON (N530) / Reference Music Streamer qui offrent plus de fonctionnalités.

Qu’est-ce qui est livré ?

Le Bluesound NODE Nano est livré avec un guide d’installation sommaire, un câble RCA / RCA et un câble Ethernet. L’alimentation est séparée avec un câble USB-C est suffisamment long pour positionner confortablement le NODE Nano.

Et à l’intérieur ?

Le DAC Sabre ESS ES9039Q2M intégré prend en charge les fichiers PCM jusqu’à 24 bits/192 kHz, et une mise à jour logicielle ajoute la compatibilité DSD256. Le NODE Nano est compatible Roon et offre l’intégration d’Apple AirPlay 2, de Spotify Connect, de Tidal Connect et inclut Internet Radio. La connexion Ethernet est complétée par le Wi-Fi double bande et Bluetooth 5.2 avec le codec aptX Adaptive.
En termes de connectique, le NODE Nano respecte le minimum syndical avec une sortie RCA stéréo, des sorties numériques optique et coaxiale pour une éventuelle liaison à un DAC externe ou à un amplificateur numérique, ainsi qu’un port USB-A. Un système de type «trigger» est également présent pour allumer le Node Nano via l’allumage d’un ampli ou récepteur compatible.
C’est très spartiate. On eût aimé en plus un port HDMI et une sortie casque. Mais voilà : Bluesound a choisi la voie minimaliste pour son Nano. À noter que le Bluetooth bidirectionnel permet de se connecter sans fil avec un casque Bluetooth.

Il faut aussi dire que sa compacité (36 x 143 x 143 mm) n’autorise pas une débauche de connexions. Son public est tout trouvé, avec un usage simple sous une robe compacte et discrète, sa finition noire s’intégrant facilement dans tout intérieur. Pour l’installer, il suffit de brancher le port d’alimentation USB-C et de charger sur votre Smartphone, tablette ou PC l’application BluOS qui vous guidera en douceur tout au long du processus de configuration. Vous cherchez encore plus simple ? Allez chanter sous la douche !
Les commandes tactiles éclairées sont situées sur la partie inclinée de la face avant. Ces commandes permettent de contrôler le volume, la lecture/pause et l’accès aux listes de lecture prédéfinies ou aux stations de radio. Un indicateur LED indique l’état de l’appareil, comme la mise sous tension / veille ou la présence de mises à jour.

Le piètement en caoutchouc fait le job. Contrairement à d’autres appareils légers et compacts, le Nano reste bien en place quand on lui branche par exemple un câble RCA un peu trop exotiquement costaud.

Et à l’écoute ?

Je reviens à ma première impression : avec ce bambin, il se passe quelque chose… Le NODE Nano fonctionne sans accroc, comme ses grands frères, avec les fichiers FLAC 24 bits/192 kHz. Lorsqu’il est connecté de manière analogique à notre amplificateur à tubes FEZZ 300B, il offre des résultats impressionnants.
Le Nano révèle beaucoup de détails. Les gammes moyennes et aiguës sont bien équilibrées. Je suis particulièrement frappé par la plage dynamique dans les basses. Celles-ci affirment leur présence, mais sans en rajouter. Les impacts sont corrects et parfaitement contrôlés. Le Node Nano semble posséder plus qu’assez d’espace dynamique pour ne pas avoir peur des variations extrêmes que l’on retrouve dans certains morceaux. Lors de morceaux complexes, il continue de faire du bon travail sans signe de stress.

Le Bluesound NODE Nano possède une restitution sonore à la fois claire et naturelle. La dématérialisation numérique en haute résolution y est naturellement pour quelque chose. Mais le Node ne délivre pas un son seulement techniquement parfait. Il l’enrobe d’une merveilleuse clarté, d’une apaisante pureté et d’une transparence tout en finesse.
Bien sûr, il ne peut pas transformer le mauvais en bon. Si un enregistrement possède des défauts, la restitution détaillée du Nano vous les fera percevoir. Sauf si le morceau mal enregistré fait partie de vos favoris que vous emmèneriez sur une île déserte (auquel cas ses défauts seront adoucis par votre enthousiasme), il existe suffisamment de morceaux bien et très bien enregistrés pour guider votre choix. Il y en a tellement que vous n’aurez pas assez d’une vie pour tous les écouter. La (re)découverte de tels morceaux est facilitée par des serveurs en ligne offrant des fichiers haute résolution bénéficiant d’un bon enregistrement/mixage, comme Qobuz et Tidal auxquels le Nano vous donne accès (n’oubliez pas de prendre un abonnement!) L’amélioration de la qualité est alors clairement audible et caressera dans le bon sens votre poil audiophile.

S’il faut lui trouver une limitation, ce serait dans le déploiement d’une image sonore un peu trop ramassée que je remarque avec certaines musiques. Lorsque vous abordez vraiment le spectre complet d’une musique plus complexe, comme un grand orchestre mahlérien, le NODE Nano peut sembler manquant un peu d’espace et de focalisation dans cet espace. Ce n’est pas le cas des DACs High-end (beaucoup) plus chers, mais si ceux-ci n’offraient pas une meilleure qualité que les DACs moins chers, eh bien ils n’existeraient tout simplement pas (ou pas longtemps, les forums audiophiles sur le Net étant impitoyables).

Comme je possède le NODE de génération précédente (N130), j’en ai profité pour le comparer au Nano. Bien que le NODE (N130) coûtait plus cher à sa sortie, j’ai immédiatement remarqué la différence d’espace et de détails en faveur du Nano. Celui-ci sonne vraiment beaucoup plus détaillé et, malgré sa légère limitation citée plus haut, offre une meilleure spatialisation. Très probablement est-ce dû au nouveau DAC Sabre ESS ES9039Q2M qui équipe le Nano.

• En écoutant Vårres Ring via Qobuz, subtilement chanté par la Norvégienne Kari Bremnes sur un excellent enregistrement de 2021, on entend chaque détail et la chanteuse, aujourd’hui une dame toujours jeune de 68 ans, se produit personnellement dans ma salle d’écoute. Cette vieille rengaine hifiste («elle chante là, devant moi») prend ici tout son sens avec le Nano et les 300B.
• Ensuite, les douces tonalités de VOCES8 remplissent la pièce. Dans la chanson Nimrod (Lux Aeterna), un arrangement sur une musique d’Edward Elgar, les voix remplissent complètement l’espace. Ce qui me frappe le plus lorsque je passe du N130 au Nano, c’est la plus grande transparence et clarté du Nano.
• Avec Sons of Scotland de Mark Knopfler, je fais la transition vers un genre plus standard et plus formaté. Ici aussi, la différence entre l’ancien Node (N130) et le Nano est clairement audible.
• Je termine avec Felsius et son morceau 30hz de l’album du même nom sorti en 2018. C’est un morceau parmi ceux qui vous permettent de tester les capacités en basses de votre système. Et une fois de plus, le Nano parvient à surpasser de manière audible le Node N130, notamment en dégraissant les basses tout en leur donnant plus d’impact.

Cela donne certainement envie, dans les mois à venir, de réaliser un test comparatif entre le NODE Nano (N030), le dernier NODE (N132) et le NODE Icon (N530).

Conclusion

Bluesound a joliment élargi sa gamme de lecteurs réseau audio avec le NODE Nano. En termes de musicalité, il n’y a vraiment pas grand-chose à redire. Le NODE Nano délivre une reproduction franche et assez directe qui ne cache rien. Tout semble extrêmement clair et correct et est présenté avec un sentiment d’énergie et de dynamisme. Les gens de chez Bluesound montrent une fois de plus leur enthousiasme et leur réactivité face à l’évolution constante des technologies numériques.

C’est la voie la moins chère d’entrer dans l’écosystème BluOS haute résolution. Et à partir de là, Bluesound et ses nombreux partenaires BluOS (dont Monitor Audio, Peachtree, DALI, NAD, Roksan et PSB Speakers) peuvent vous permettre de créer un système audio multi-pièces haute résolution avec jusqu’à 64 zones audio, de l’entrée de gamme au haut de gamme. Le plus étonnant est l’aisance avec laquelle le Node Nano, malgré son tarif d’entrée de gamme, entre dans la cour des grands. C’est une excellente nouvelle pour les mélomanes qui ont une approche audiophile de la reproduction musicale mais qui ne peuvent –ou ne veulent consacrer un budget gargantuesque à cette noble passion.

Bluesound NODE Nano

349,-
8.7

PRESTATIONS

9.1/10

FONCTIONNALITÉ

9.3/10

PRIX/QUALITÉ

9.5/10

QUALITÉ DE FABRICATION

8.1/10

DESIGN

7.5/10

Pour

  • Le meilleur lecteur réseau dans une classe de prix abordable
  • Plateforme BluOS unanimement reconnue pour sa qualité stable
  • Rapport qualité/prix déconcertant
  • Sonorité joliment claire, somptueusement détaillée et suffisamment spatiale
  • C’est la voie la moins chère pour entrer dans l’écosystème BluOS

Contre

  • Très limité en connectique
  • Finition en plastique standard
  • Montre ses limites face à des lecteurs/DAC beaucoup plus chers
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