Un succès bienvenu pour confirmer la foi qu’ont les audiophiles et vidéophiles dans l’avenir du segment haut de gamme de l’électronique de loisirs. Les marques et produits de très haute qualité n’ont jamais été aussi nombreux et ce marché de niche se porte bien, résistant avec force et passion aux événements internationaux qui bouleversent nos existences. Le succès des derniers salons liés à la haute-fidélité d’exception montre que le haut de gamme, loin d’être à bout de souffle, fait partie de la volonté inébranlable de rendre toujours plus agréable notre quotidien. Le «Hifi way of life» n’a pas dit son dernier mot…
New Music High-end Innovation SHOW: ce salon annuel renommé qui clôt la saison 2023 a fermé ses portes à 18 heures, ce dimanche 12 novembre dernier. C’était l’heure où il fallait remballer le beau matériel qui deux jours durant avait ébloui et passionné tant d’amateurs de son et d’image de haute qualité. La fatigue qui marquait les traits des exposants ne parvenait pas à ternir leurs sourires et leurs mines satisfaites. L’ambiance toujours un peu triste d’une fin de salon n’avait pas droit de cité ici. Au contraire, la satisfaction d’un salon pleinement réussi se voyait sur les visages des organisateurs et des démonstrateurs des nombreuses marques présentes. Certains, ici et là, les mains pourtant occupées à remballer le précieux matériel, se devaient de répondre encore aux questions que des visiteurs intéressés continuaient de poser malgré l’heure de fermeture largement dépassée.
Ils étaient plus de 4.000 à avoir franchi les portes de l’hôtel Courtyard Evere ce week-end des 11 et 12 novembre. 4.000 hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, formant le «public averti ou novice le plus large possible», tel qu’ambitionnait d’attirer le salon New Music.
8.000 yeux et autant d’oreilles partis à la découverte de ce qui ferait leur bonheur pour les mois et les années qui viennent. Car un tel salon, s’il nourrit la recherche du Graal absolu pour l’audiophile avec des produits hors normes et disons-le hors budget pour la majorité d’entre nous, s’adresse aussi à tout qui veut s’équiper convenablement. Convenablement, c’est-à-dire avec des produits où qualité, fiabilité, durabilité et accessibilité se rejoignent pour promettre une expérience audiovisuelle quotidienne faite toute de passion et d’émotion.
Bienvenue !
Les premières impressions, dès l’entrée, lorsque nous visitons un salon, sont toujours précieuses pour déterminer l’état d’esprit dans lequel nous allons poursuivre notre visite.
Cela, les organisateurs, c’est-à-dire, et beaucoup d’entre nous les connaissent bien : José, Maria, Willy, Abdes et Julien auxquels le toujours souriant Yvan vient donner un bien utile coup de main, cela donc, toute cette fine équipe le sait bien. L’accueil est primordial.
Nous ne connaissons que trop ces salons où il faut faire la queue dans une file à l’extérieur, par tout temps (et souvent quand il pleut!), avant qu’un quelconque cerbère ne valide notre pass et nous laisse entrer… Pas de cela avec New Music! Les larges portes d’entrée des lieux excluent tout engorgement. Pas de pass, ni de ticket en précommande, ni de QR Code que l’on ne retrouve plus dans tous ces fichiers stockés sur notre smartphone… Rien de tout cela.
On entre et… bonjour! 2 charmantes hôtesses nous accueillent avec le sourire en nous souhaitant la bienvenue. La plupart du temps, l’un ou l’autre membre de l’équipe de New Music est là aussi pour souhaiter un bon salon à qui vient d’entrer. En lieu et place du ticket d’entrée, on nous propose de remplir un formulaire pour la tombola. Sans obligation, mais on le remplit vite car le prix n’est rien moins que le mythique ampli intégré Musical Fidelity A1, dans sa réédition actualisée!
Musical Fidelity A1: la séduction de la pure classe A
Et voilà une excellente entrée en matière dans le monde merveilleux de l’audiophilie et de ce qui nous attend en visitant le salon. L’ampli A1 est devenu légendaire et fait partie de l’histoire de la Hifi. Sorti dans les années ’80, ce petit chef d’œuvre propose 2 x 25 W, mais quels watts! en pure classe A, la meilleure pour attraper la chair de poule en écoutant sa musique préférée. Son esthétique particulièrement reconnaissable, avec sa face supérieure faisant office de radiateur (la classe A, ça chauffe!) et son rendu sonore qui le classe encore aujourd’hui parmi les premiers de sa catégorie, en font un appareil emblématique.
Entièrement analogique, avec des composants triés sur le volet, il permet avec sa réserve en ampérage (son alimentation est surdimensionnée) de piloter de grosses enceintes sans effort. Par rapport au modèle original, la réédition apporte des améliorations qu’autorise l’évolution technologique de ces dernières années. Un son chaleureux et détaillé, dynamique sans agressivité, pour des soirées chargées d’émotion musicale. L’entrée phono, prévue pour cellule MM ou MC au choix est particulièrement soignée. On comprend vite pourquoi quand on apprend que la marque anglaise a été reprise par l’Autrichien Pro-Ject, un des fabricants de platines vinyle les plus en vue actuellement!
Pro-Ject: le vinyle made in Europe
Le grand patio de l’hôtel prolongeait le stand d’accueil. Comme pour faire changer d’avis celles et ceux qui n’avaient pas rempli le formulaire de la tombola, l’ampli Musical Fidelity distillait ses gracieuses notes sur le stand joliment organisé par Pro-Ject. «Joliment» car Pro-Ject disait sa qualité avec des fleurs délicatement agencées entre les belles platines exposées. Nous pouvions déambuler entre différentes tables où s’exposaient les belles platines et parmi elles, la nouvelle magnifique platine Musical Fidelity, élaborée, vous l’aurez compris, en synergie avec les ingénieurs autrichiens et tchèques œuvrant pour Pro-Ject.
Pour qui ne le sait pas encore, Pro-Ject a eu l’excellente idée d’utiliser, en les refinançant et en les modernisant, les anciens ateliers qui formaient un conglomérat électronique dans l’ancienne Tchécoslovaquie communiste. La marque peut maintenant s’enorgueillir de faire fabriquer ses produits, platines vinyle, électroniques et enceintes, dans des usines remises à neuf dans les actuelles républiques tchèque et slovaque. En accueillant dans son giron l’anglais Musical Fidelity et en ayant commencé à collaborer avec l’allemand Dual, Pro-Ject serait-elle en train de ressusciter la belle Hifi made in Europe, à l’opposé d’autres marques européennes qui vont chercher leur bonheur (et une main d’œuvre bon marché) en Asie?
Chinons !
Non, nous n’étions pas à la brocante du weekend, mais bien à côté de l’espace réservé par Pro-Ject dans le patio (le «Lobby»). Là, avait installé ses bacs l’équipe de Vinyl Records. Brocante de luxe, ou rendez-vous des amateurs de disques noirs de qualité? Pour ceux-ci, quel bonheur de pouvoir fouiller dans les bacs à la recherche du vinyle de leur rêve, ou de ceux qui complèteront idéalement leur collection! Et contrairement à une brocante de weekend, ici, pas de mauvaise surprise!
Chaque disque, d’occasion ou neuf, est soigneusement sélectionné et vérifié par les responsables du stand. On achète de la musique, pas des griffes! Nombreux d’ailleurs étaient, dès potron-minet, ceux qui fouinaient déjà dans les collections exposées et qui se hâtaient d’aller ensuite en mezzanine (le «Foyer»), où un autre spécialiste de rares trésors, CD Vinyl 4U, à l’origine spécialisé en CD de qualité audiophile (qui n’a pas son Jazz at The Pawnshop?), complète désormais son offre avec des vinyles en pressage audiophile et accessoires.
Marantz, B&W, Mc Intoch & Cie : pas de salon Hifi sans les classiques
Un salon comme le New Music High End Innovation, c’est aussi l’occasion de revoir ses classiques. Après avoir jeté un rapide coup d’œil au bar-lounge situé en contrebas du Lobby (où certains avaient déjà entamé une journée bien chargée), on commence par le tour des grandes marques bien établies. Les belles salles du rez-de-chaussée avaient précisément été réservées par quelques-uns des ténors du marché que tout le monde connait. Là, nous pouvions assister aux grandes démonstrations où l’on retrouvait les Bowers & Wilkins, les Marantz, les Classé, les Denon, les Rotel, les NAIM, les Focal, les Sonus faber et autres McIntosh. Les afficionados y ont retrouvé leur son préféré et les autres ont découvert pourquoi ces marques sont tellement réputées.
D’autres grandes marques réputées se sont offert des espaces au sein des deux étages supérieurs, voulant sans doute profiter d’un calme plus «cosy» en s’éloignant de l’entrée du salon. Mais ce calme cosy a rapidement fait place, à plusieurs moments au cours de ces deux journées festives, à un tsunami de visiteuses et visiteurs qui ne voulaient sous aucun prétexte rater l’une ou l’autre démonstration. Et l’on comprend pourquoi quand on sait que ce ne sont rien moins que Mark Levinson, Audio Research, NAD, DALI, JBL, Wilson Audio, TAD Audio, Ayre, Krell et on en oublie, qui ont participé à quelques-unes des démonstrations les plus flamboyantes du salon.
Mais la forte présence des grandes marques classiques ne doit pas occulter l’effloraison de fabricants certes moins connus, mais certainement pas moins intéressants par la qualité et l’originalité de leurs produits. Parmi eux se développent les grands classiques de demain. Un salon comme celui-ci est parfois l’unique occasion de découvrir ces acteurs plus discrets mais non moins diserts. Car ils ont leur mot à dire, et souvent ce qui sort de leur bouche (ou des haut-parleurs) crée une émotion jamais vécue auparavant.
L’attrait du COST NO OBJECT
De même que l’on va au salon de l’auto pour y découvrir les voitures les plus chères du monde, de même l’on se rend à un salon comme le New Music High-End Innovation pour y écouter les systèmes les plus absolus, les plus extravagants, les plus superlatifs. Non pas pour se faire du mal parce qu’on ne peut se les payer, mais pour entretenir une passion qui se nourrit aussi d’inaccessible. En écoutant par exemple le système KRELL / TAD dans l’espace Barcelona ou le système Wilson Audio / Audio Research dans l’espace Athens 2, les audiophiles ont pu se rendre compte que chaque année voit s’améliorer encore un peu plus le meilleur du meilleur. Et se convaincre que l’on n’est désormais plus si loin de trouver le Saint Graal ou de monter au Walhalla.
Cette débauche de technologies les plus absolues les unes que les autres, chacune en constante évolution, sert avant tout à démontrer une chose: c’est que ces systèmes accessibles aux seuls millionnaires et milliardaires profitent aussi aux mélomanes moins fortunés en ce sens que les technologies développées se retrouvent toujours, sous une forme ou une autre, dans les gammes dites «inférieures» («plus abordables» serait l’expression mieux appropriée.) Témoin ce magnifique ensemble de la mythique marque NAGRA qui a pu montrer dans la salle Athens1 ce que l’on peut obtenir à partir de la technologie des tubes parfaitement maîtrisée. Certes, des prix à 5 chiffres, mais pas 6 ou 7!
À la recherche du meilleur rapport prix / qualité
Assister à un spectacle sonore Cost No Object entretient la passion du beau son, écrivions-nous. Les mélomanes considèrent cette passion comme noble et un manque de budget ne doit pas constituer un obstacle à cette passion. D’abord parce que tout peut arriver dans la vie. Une promotion professionnelle avec un meilleur salaire, un héritage, un Euromillion (ça, ce n’est que du rêve, mais bon…), font partie des possibilités d’améliorer le niveau de vie. Ensuite, étant donné que la qualité ne se limite pas aux objets les plus coûteux, il est possible de se faire plaisir en démarrant avec un système caractérisé par un excellent rapport prix / qualité.
De nombreuses marques se sont spécialisées dans ce secteur sans négliger la portée audiophile de leurs produits. Actuellement, les magasins spécialisés (comme bien évidemment New Music) proposent des solutions à partir de 1.500 / 2.000 euros pour un système-plaisir. D’accord, c’est un chouïa plus cher que le nouvel iPhone que l’on va se faire piquer dans le métro, mais c’est aussi moins cher que des vacances en famille dans le sud de la France.
De plus ce montant est à amortir sur de nombreuses années (10 minimum), alors que les vacances ne s’amortissent que sur 15 jours et le SmartTruc sur 1 an, vite détrôné par le modèle suivant. Les mélomanes en quête de leurs premiers plaisirs se sont donc attardés sur les stands où ils pouvaient découvrir l’excellent rapport prix / qualité des Denon, Marantz, NAD, Rotel, Pro-Ject, Bluesound branchés sur des enceintes Dali (espace Sydney), Acoustic Energy (espace 207), Klipsch ou Jamo (espaces 203 à 206). Il est donc déjà possible de vivre l’émotion musicale avec un budget moyen. Seule condition : le système doit être musical et équilibré. La différence avec des systèmes plus coûteux doit se rechercher dans plus de détail et de résolution, plus d’image et d’ampleur.
Et c’est là que débute le parcours de l’audiophile, riche et passionnant. L’audiophile mélomane, à partir de son premier système réussi, va naturellement y prendre goût et chercher à l’améliorer. Cela se fera étape par étape, en remplaçant un élément ou en en ajoutant un nouveau. Un salon comme celui de New Music va permettre à ces mélomanes d’embrasser d’un coup d’œil toutes les possibilités d’enrichir leur système et de déjà dégager des voies d’amélioration. C’est ensuite, nanti de ces informations, qu’ils approfondiront les possibilités en passant au magasin. C’est la démarche la plus courue pour par exemple «numériser» une chaîne Hifi existante avec un lecteur streamer et un DAC. Et on ne peut pas dire que le salon New Music n’en proposait pas un très large choix.
L’importance des accessoires
On peut déjà améliorer un système existant avec des accessoires qui semblent a priori de peu d’importance. Prenons le cas des câbles. Jusque dans les années ’80, on reliait les éléments entre eux par du simple «fil», du 0,5mm ou 0,75mm de section pour le câble haut-parleur et des câbles à peine isolés munis de fiches en métal courant pour la liaison entre appareils. Une légende court: un jour, quelqu’un qui n’avait plus de câble 0,75 mm a utilisé un reste de câble de section 2,5mm utilisé en rénovation électrique pour brancher ses enceintes et a découvert – ô surprise! que le son était tout à coup devenu meilleur.
Quelle que soit la véracité de cette légende, il est devenu inconcevable depuis plus de 30 ans de ne pas soigner la connectique. C’est ainsi qu’ont été développées de nouvelles technologies dans le domaine des matériaux de base (le fameux cuivre désoxygéné ‘OFC’, l’alliage cuivre-argent, l’argent pur, le laiton plaqué or pur, etc.) et de l’isolation des brins conducteurs. La chasse aux multiples vibrations parasites était aussi ouverte et a vu apparaître les fameuses pointes de découplage isolant les enceintes du sol et les étagères Hifi isolant chaque appareil l’un par rapport aux autres. Tout un marché s’est créé, ouvrant la voie durant les premières années à la fois à des solutions tangibles et depuis éprouvées, mais aussi à un véritable «folklore audiophile» où l’on pouvait trouver de tout et n’importe quoi.
Que l’on se rappelle les fameuses mini pyramides destinées prétendument à contrôler les ondes sonores positives (ou quelque chose comme ça) ou les mini coupelles prévues, en les déposant un peu partout, pour restituer l’acoustique d’une chapelle romane chez soi… C’est du passé et on en rit encore. Désormais, le domaine de l’accessoire Hifi (connectique, isolation, amélioration de l’alimentation secteur, etc.) a atteint sa maturité et l’on peut aujourd’hui affirmer que chaque nouveauté a «quelque chose à vous dire». Le salon New Music en était un admirable reflet avec notamment, bien placé à côté de l’entrée, un impressionnant mur AudioQuest où le célèbre fabricant américain présentait sa large gamme en connectique, isolation, DAC mobile, etc.
Parmi les nouveautés en accessoire d’isolation, la salle 207 était particulièrement bien fréquentée. Présentée par l’importateur DSM, la marque néo-zélandaise Montaudio proposait un concept révolutionnaire de «nettoyage» du son inspiré par l’air pur et vivifiant de la nature préservée de ces formidables contrées encore peu connues chez nous. Le concept «Wanaka Noise Reduction Ground Reference Unit» ne s’attaque ni à la pollution du signal, ni à celles du courant, ni aux perturbations mécaniques affectant les appareils tant analogiques que numériques.
De conception purement passive (pas de prise de courant), le Wanaka G1 se concentre uniquement sur la masse (ou «terre») de l’appareil. Via un montage multicouche d’éléments de taille nanométrique montés à la main dans un beau coffret en bois, le module de réduction du bruit nano (nano Noise Reduction Module Plus – nNRM) gère la réduction du bruit adaptée à la fréquence. Le signal restant est ensuite traité à travers trois étapes soigneusement orchestrées pour dissiper l’énergie du bruit. Toutes les étapes sont reliées via des câbles hybrides en argent traités cryogéniquement en interne dans une installation de pointe. Une version High-end existe, sous la référence Wanaka GR gérant séparément les canaux gauche et droite pour par exemple «purifier» deux amplis mono.
Le résultat audible en comparaison A/B est une image plus naturelle, avec des détails qui prennent vie dans un environnement acoustique où chaque timbre se signale par sa richesse retrouvée. Vous vous laisserez impressionner par tous les détails techniques sur le site du constructeur.
Montaudio propose également une gamme de câbles de très belle facture et un concept de meuble évolutif qui se distingue non seulement par son design réussi mais aussi et surtout par les solutions originales apportées à l’isolation mécanique.
Une autre constante en accessoires est l’importance du traitement acoustique de la pièce d’écoute. Chaque audiophile sait que la pièce où prend place un système fait de facto partie intégrante de celui-ci. Déplacez votre système Krell de votre salon vers votre véranda, vous aurez deux systèmes sonnant complètement différemment. L’idéal est une pièce dite semi-anéchoïque avec un sol dur et des murs absorbants. Un bon exemple en serait une pièce en plancher dont les murs sont garnis de bibliothèques chargées de livres. Mais nos intérieurs ressemblent de plus en plus à des pièces au design dépouillé. Des réverbérations parasites y naissent, altérant l’équilibre sonore et les timbres.
Deux types de solution s’offrent au mélomane. La première est d’ordre numérique, comme le système DIRAC que l’on retrouve notamment dans certains appareils NAD. Ce système agit directement sur le signal d’origine après captation et analyse par microphone des caractéristiques acoustiques du local. L’autre méthode est purement physique. Elle consiste en colonnes de type Tube Trap ou en panneaux se plaçant à des endroits stratégiques. Un excellent exemple était présenté au salon New Music dans la salle Atlanta: les panneaux Artnovion distribués par Very Fine Solutions conjuguent à la fois une absorption efficace et une esthétique leur permettant de trouver leur place dans les intérieurs design les plus modernes. Était-ce parce qu’ils étaient présents dans le local que le système constitué des nouvelles enceintes MAGICO S3 alimentées par les belles électroniques MSB sonnaient si bien? On peut en tout cas affirmer que les panneaux Artnovion contribuaient à la bonne mise en valeur des qualités du système.
Diptyque. Des enceintes pour décorer?
Beaucoup d’esthètes (H/F/X comme on lit dans les annonces) se sont arrêtés dans l’espace 142 où était mise en évidence l’enceinte Diptyque. Enceinte ? Non justement. Ici, pas de caisson en plus ou moins bois, de forme plus ou moins carrée ou rectangulaire. Mais un beau panneau plan, idéalement équilibré dans son rapport largeur / hauteur (le nombre d’or ?) Diptyque Audio est une marque française distribuée au Benelux par un importateur hollandais (et pourquoi pas, puisque celui-ci est sympa et multilingue). Ses concepteurs sont fiers d’annoncer que ses systèmes sont «sources d’émotions visuelles et sonores».
Le premier prototype a été conçu pour figurer dans une exposition consacrée à l’art. Les modèles actuels répondent à cette première idée: ils figureraient bien comme objet de décoration dans un magasin de mobilier contemporain. Et puis on allume l’ampli sur lequel elles sont branchées (faisons confiance à l’importateur Dimex : il en distribue d’excellents, comme Kora, cette autre marque française.) Et la magie sonore, complétant la visuelle, jaillit! Le son propre aux panneaux ne souffre par nature d’aucune résonnance de caisse.
Il se déploie dans l’espace grâce à la fonction dipôle de ses transducteurs, offrant un champ sonore dépassant largement celui occupé par les enceintes. Mais ce n’est pas tout. Cette technologie exige une maîtrise parfaite des matériaux et une mise en œuvre intelligente de ceux-ci pour obtenir un équilibre général et un respect des timbres convaincants. Il existe différentes sortes de panneaux. Les deux concepteurs de Diptyque, forts de leur grande expérience qu’ils n’ont pas hésitée à parfaire par de multiples nouvelles expérimentations, se sont arrêtés à la technologie isodynamique (appelée aussi magnétostatique), capable de fonctionner de nombreuses années sans subir d’altération. Une marque à suivre assurément.
Devialet, le son aux 160 brevets.
Dès le début, New Music a cru en la révolution technologique apportée par Devialet. La marque française sort des sentiers battus et son mode de fonctionnement ne ressemble pas à ce à quoi l’on a l’habitude d’assister dans le monde de la Hifi. En premier lieu, ce n’est pas un simple fabricant d’enceintes et d’amplis. Comme elle s’intitule elle-même, elle est une «entreprise d’ingénierie acoustique». Dès sa fondation, elle mise sur les meilleures technologies et les plus avancées, dépassant largement celles utilisées dans le monde Hifi traditionnel.
Nous sommes loin, très loin, d’une petite entreprise née de l’insatisfaction d’un obscur génie autoproclamé face à ce que lui offre le marché et qui décide, dans le fin fond de son garage, de développer l’ampli ou l’enceinte miracle qui surpassera tout ce qui se faisait jusqu’alors (chanson connue). Devialet s’impose dès sa création en 2007 comme une entreprise industrielle moderne, capable de développements réellement significatifs qu’elle protège à chaque fois par un brevet. Résultat: avec une sérieuse clientèle répartie dans le monde entier, de nombreux partenariats parmi l’industrie du grand luxe et des réussites exceptionnelles brevetées dans le domaine acoustique, Devialet n’a aucune difficulté à lever des fonds pour une croissance exponentielle.
Dans l’espace Amsterdam, les mélomanes ont pu se laisser emporter par les OVNIS que sont les enceintes Phantom et autres surprises concoctées par le dynamique et entreprenant fabricant français.
Dans le jardin d’hiver de MBL
Un petit retour à la nature, ça fait du bien! Trouvant son délicat chemin entre une forêt de plantes vertes, la sonorité des atypiques enceintes MBL apportait un peu de fraicheur aux visiteurs soumis dans les autres salles à des champs électromagnétiques puissants (mais qui faisaient néanmoins le bonheur des audiophiles venus pour cela…) MBL, une sonorité des plus naturelles, grâce à la technologie de haut-parleur radial développée et mise au point par le constructeur allemand depuis 1979.
«Faszination Radialstrahler», proclame son slogan et de fait le transducteur fait de lamelles organisées sous une forme ovale et protégé par un grillage le laissant apparaitre dans toute son originalité rayonne à 360° des sons libres de toute contrainte, comme dans la nature. Originellement, ce transducteur n’accuse aucun traînage ni coloration. Sa grande surface émissive promet une dynamique grandeur nature sans tassement. L’image sonore créée, où chaque timbre, chaque harmonie, chaque intensité trouvent leur juste place, plonge, par son côté naturel, l’auditeur dans une plénitude où l’émotion musicale est constante.
Certes, le cerveau humain est tout à fait capable de reconnaitre un morceau musical joué sur un système médiocre. Mais il doit alors faire des efforts considérables pour reconstituer ce que la médiocrité du système a fait perdre. S’ensuivent un stress, une fatigue et même un ennui qui oblitèrent la joie et le bien-être que procure la musique. Un système parfaitement conçu comme celui proposé par MBL, au contraire, libère le mélomane de toute contrainte et permet à son cerveau de se concentrer sur le plus important: libérer les émotions qui donneront la chair de poule à l’écoute de sa musique préférée. Dans l’espace consacré à MBL, ce ne sont pas les plantes vertes qui ont attiré les mélomanes, mais elles ont contribué à ce que ceux-ci s’y sentent bien.
Comme chez soi avec Klipsch
Une très belle initiative, que l’on aimerait voir plus souvent lors d’un événement comme celui de New Music, venait de la part de l’importateur Audioscape. Celui-ci avait réservé 4 chambres contiguës, les 203, 204, 205 et 206. Chacune recréait un espace que vous pourriez facilement retrouver chez vous.
La première, intitulée «The Man Cave», simulait cette fameuse pièce de jeu que l’on voit de temps en temps dans les annonces immobilières. Les enfants ayant quitté la maison, cette pièce est de plus en plus souvent accaparée par l’homme de la maison pour en faire sa «Man Cave» où il donnera libre cours à sa vie «d’homme des cavernes» (traduction littérale). Mais elle peut aussi être conquise par la femme qui en fera son plus poétique «jardin secret». Audioscape a choisi d’en faire une salle home cinéma avec tout le confort et la technologie nécessaires: projection DLP par Optoma, amplification par Integra et sonorisation par enceintes Klipsch THX, apparentes ou encastrées. On s’y serait cru!
La deuxième, «The Vintage Room», simulait une pièce séparée dans un cottage (ou ce que vous voudrez, comme un loft en ville par exemple), meublée style années ’60. Elle doit être entièrement consacrée au look vintage. C’est le lieu idéal pour accrocher sa vieille Gibson au mur (ou mieux sur son pied), avec l’inévitable sélection de vieux bourbons et une collection de LP de blues et de rock. Si le bourbon était absent au salon, ce que déploraient quelques visiteurs, y trônaient dans leur majesté, s’imposant par leur taille, les Klipsch de la série Heritage rendant hommage au fondateur de la marque. Du «bon gros son» comme on l’aime, mais avec cette musicalité propre à une marque qui emmagasine une expérience dans le haut de gamme vieille de 87 ans.
La troisième, «The Living Room», correspondait plus à nos pièces de séjour moderne. Les colonnes Klipsch, plus «domestiques» que les enceintes Heritage, y figuraient en bonne place, complétées par un système 5.1 mettant en valeur l’inévitable écran plat qui réunit la famille après dîner. L’avantage des Klipsch est leur rendement : il permet à la fois de travailler avec une amplification faible en watts mais aussi de jouer à bas niveau sans perdre de détails comme l’exigent les règles de bon voisinage actuelles.
Enfin, la quatrième, «The Game, Office & Hobby Room» devrait nous offrir une solution de compromis si aucun accord n’avait été trouvé pour transformer la pièce libre en Man Cave. On suppose alors que son occupation est régie par des règles fixes : télétravail en journée, hobby & game en soirée et le weekend. C’est l’endroit idéal pour y placer les enceintes Klipsch actives comme les déjà célèbres Fives et les nouvelles Sevens. Le rendu de ces enceintes relativement compactes en a bluffé plus d’un dans la salle d’écoute.
DALI aime toutes les musiques
La salle Sidney sonnait à nos oreilles comme un petit air familier. Et pour cause: elle était occupée par 3 des marques venant le plus souvent en tête de la liste d’achat des mélomanes. NAD, DALI, Bluesound. Auxquelles vient de récemment s’ajouter Mofi (oui, le Mobile Fidelity des CD remastérisés en or de votre précieuse discothèque), qui présentait une platine vinyle et des enceintes très convaincantes.
Ils sont très rares, les audiophiles à ne pas avoir goûté au moins une fois au son de NAD. Faut-il rappeler que c’est cette marque hors du commun, fondée en 1972 par un groupement de distributeurs mélomanes, qui a bouleversé le marché de la haute-fidélité en lançant fin des années ‘70 son fameux ampli intégré 3020? On ne nous accuserait pas trop de dire des bêtises si l’on affirmait que toute notre Hifi actuelle découle de cet ampli mythique…
La démonstration principale portait sur une écoute convaincante d’appareils NAD de la série haut de gamme Master, dont le très avancé préamplificateur DAC / streamer BluOS NAD Masters M66, concentrant tout ce dont NAD et sa consœur Bluesound sont capables technologiquement et musicalement parlant. Cette belle électronique alimentait généreusement les superbes colonnes danoises DALI EPIKORE 11 qui nous ont réservé une bonne surprise. Après, durant 2 jours, des démonstrations devenues classiques dans les salons Hifi de morceaux musicaux triés sur le volet et tous plus audiophiles les uns que les autres, les démonstrateurs NAD ont passé, en fin de salon, une chanson populaire flamande du genre de celles que l’on chante lors d’une « pensenkermis » ou autre fête de la bière. Eh bien! Ce système, loin de se montrer élitiste, s’est réjoui de ce morceau, et nous avec! C’était peut-être la démonstration la plus instructive de ce weekend : un bon système ne doit pas seulement être l’objet de discussions d’audiophiles coupant les fils en quatre. Il doit nous permettre de jouir des plaisirs de l’existence, jour après jour et pour longtemps. La musique, toutes les musiques sans exception, font partie de la joie de vivre. Et doivent le rester!
Encore, encore des salons comme celui-ci!
Les derniers salons organisés cette fin de saison dans tout le Benelux nous montrent que :
- Pour l’organisation de salons promouvant la qualité de l’image et du son, nos trois petits pays ne se débrouillent pas si mal que cela à côté des géants américains et allemands.
- La haute-fidélité et le home cinéma de haute qualité ont leur place dans une société trop souvent bousculée par des événements tragiques. Le plaisir des yeux et des oreilles rejoint celui d’autres sens pour enrichir nos vies, donnant toute sa valeur à l’expression Carpe Diem.
Merci à toute l’équipe de New Music pour ces riches moments de plaisir que vous nous avez fait vivre et que vous nous ferez encore vivre tout au long de l’année par votre sympathique et professionnel accueil en vos locaux chaussée d’Ixelles 343-345 à 1050 Bruxelles!